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Déroulement de la thèse

Vous trouverez ici un descriptif du déroulement d'une thèse en informatique au sein du Litis. Cette page est rédigée par des doctorants ou doctorantes, ou d'anciens doctorants et doctorantes, qui veulent simplement partager leur ressentis des différentes étapes classiques d'une thèse. Pour autant, comme cela est indiqué dans le premier commandement de la thèse, les informations données ici ne le sont qu'à titre indicatif. Des période de temps sont renseignées pour chaque étape de la thèse, ces périodes peuvent se raccourcir ou s'agrandir en fonction des situations particulière. De même, vous n'allez peut-être pas passer par toutes ces étapes dans l'ordre indiqué. Malgré tout, ce déroulement global peut vous permettre de vous positionner par rapport à un déroulement moyen et vous aider à y voir plus clair dans vos travaux en cours, tout en vous permettant d'anticiper un peu votre futur.

Cette page ne s'intéresse qu'au déroulement de la thèse, du premier jour de votre contrat au moment de votre soutenance. Pour tout ce qu'il se passe après, une page dédié est consultable en cliquant ici. Une version plus officielle et plus administrative du déroulement de la thèse se trouve sur le site SyGAL

Le début

La phase de début de thèse peut approximativement correspondre à la première année de thèse mais une approximation plus juste viserait les 10 mois (Si vous démarrez votre thèse en Septembre/Octobre, cela fait un début de thèse jusqu'à Mai/Juin à eu près). Durant cette période, votre tâche est de vous imprégner de votre sujet scientifique c'est à dire comprendre quelle est la question/le problème à résoudre. En fonction de votre sujet et de votre domaine, cela peut être plus ou moins théorique ou plus ou moins pratique, ce qui vous amènera dans un cas à beaucoup lire et dans l'autre à beaucoup “manipuler”, très certainement en faisant de la programmation.

Votre deuxième objectif pour votre début de thèse est de vous familiariser avec votre environnement de travail pour les au moins 3 années à venir. Cela signifie prendre connaissance des locaux et des personnes mais aussi du fonctionnement global du laboratoire et de la recherche en général. Plus prosaïquement, vous devez aussi vous familiarisez avec vos outils technique, que ce soit l'apprentissage d'un nouveau langage de programmation ou d'une nouvelle bibliothèque, un perfectionnement en anglais (le monde de la recherche est très anglophone) ou encore la prise en main de matériel physique comme des robots. C'est pour l'ensemble de ces raisons que c'est la bonne période pour faire vos formations doctorales comme cela est justement indiqué dans le commandement numéro 6.

Néanmoins, à la fin de cette première année, n’espérez pas avoir fais le tour de votre sujet et en avoir compris tous les recoins. C'est peut-être même pas loin du contraire, vous aurez l'impression d'avoir en face de vous un problème bien plus gros que celui envisagé et l'impression de ne pas comprendre grand chose à ce bazar. L'important est d'abord de vous êtes familiarisé avec votre environnement et d'avoir au moins une piste d'attaque face à votre problème. Ce ne sera peut-être pas la bonne et vous en avez déjà identifié plusieurs autres mais vous allez devoir choisir une première piste à emprunter pour avancer. Et pas de panique si ce n'est pas la bonne du premier coup, ça fait partie de l'apprentissage.

Les premières contributions

La transition entre vos début et la suite se fait très sereinement, sans même que vous ayez à y penser. Vous apercevez un peu mieux votre problématique, qui a peut-être bougée par rapport au titre initial de votre sujet et ce n'est rien de grave, bien au contraire. Vous avez un ensemble de pistes à explorer et vous avez choisi, après concertations avec votre encadrement, une piste à suivre en premier.

Cette première piste va vous mettre sur le chemin de votre première contribution. À ce stade, l'objectif est de concrétiser un premier bloc sur le début de thèse que vous venez de passer à ressasser un paquet d'idées. Une contribution, c'est une proposition de réponse à une question. Dans un premier temps, ce ne sera pas la réponse à votre problématique de thèse mais vous aurez sûrement compris que cette dernière mérite d'être découpée en plusieurs problématiques plus petites, plus simples, qui représentent vos différentes approches possibles. Votre première contribution sera donc d'essayer de répondre à une de ces sous-question ce qui ne devrait pas vous valoir un prix Nobel. Pour autant, c'est un premier pas qu'il faut mener à sa conclusion et qui à le mérite de poser une première pierre sur laquelle vous allez pouvoir construire la suite, même si vous changer de cap entre-temps.

Il est fort probable que cette première contribution mérite une publication qui vous sera proposée par votre encadrement. Vous aurez certainement des doutes sur la valeur réelle de cette publication et de votre contribution, entre manque de confiance en soi et syndrome de l'imposteur (et peut-être un peu de lucidité au passage =) ). C'est là aussi un défi à relever qui doit vous apprendre à rédiger un article scientifique tout en vous aidant à graver dans le marbre vos premiers instants de recherche. Et comme tout défi, la probabilité que vous réussissiez du premier coup sans défauts est assez faible mais cela s'appelle apprendre.

Après cette première contribution un peu solidifiée généralement par l'envoi d'une publication, 6 à 8 mois se sont de nouveaux écoulés et vous arrivez au milieu de votre deuxième année, peut-être même pas loin du début de la troisième année.

Les premières expériences/premiers résultats

Sur la lancé de votre première contribution, vous y voyez sûrement un peu plus clair sur votre sujet. Vous apercevez aussi très certainement l'immensité du sujet que vous n'aviez pas soupçonné et vous commencez à comprendre que votre thèse ne va pas révolutionner le monde. Il n'est pas improbable que vous ayez même une réaction très négative en vous demandant si votre travail aura un jour un intérêt scientifique quelconque. Spoiler alert, c'est ça la science : pleins de gens qui font de toutes petites avancées sur des sujets hyper-pointus et tous ensemble, en s'appuyant sur les petites avancées des autres, on fait avancer le monde. Et bien souvent, le fruit d'un champs de recherche n'arrive dans la population commune qu'après plusieurs décennies (les réseaux de neurones artificiels ont été inventé plus de 50 ans avant de devenir les stars de l'IA qu'ils sont aujourd'hui).

Une fois ce constat fait, vous allez vite comprendre que le temps presse : vous avez dépassé la moitié de votre deuxième année de thèse et vous avez des idées claires et partiellement en place sur votre question scientifique, il est temps de battre le fer pendant qu'il est chaud. C'est bien évidemment le rôle de votre encadrement de vous pousser à explorer plus en profondeurs vos idées et cela va passer par de premières expériences sérieuses qui donneront lieu à de premiers résultats venant complémenter votre première contribution théorique. L'organisation de cette expérience peut donner lieu à de nouveaux problèmes d'ordre technique. Là encore, rien d'anormal et même si cela est ennuyeux, et peut vous prendre pas mal de temps, ça fait partie de l'apprentissage, encore une fois.

Ces nouveaux résultats devraient vous permettre de publier vos travaux et peut-être même que vous avez eu le temps d'envisager une autre piste scientifique qui mérite elle aussi une publication. Si vous avancez bien, votre encadrement vous ferra peut-être travailler sur la rédaction d'un article de journal, plus conséquent qu'un communication en conférence. En parlant de conférences, c'est très certainement dans cette période que vous allez y participer pour la première fois. Vous aurez alors découvert que le temps entre le dépôt de votre publication et sa présentation devant les autres chercheurs est important. Pour autant, comme l'indique le commandement numéro 9, aller en conférence est important et y aller quand vous avez à peu près les idées claires sur votre sujet est d'autant plus essentiel.

Vous devriez alors arriver à la fin de votre deuxième année et au début de votre troisième, ce qui fait donc entre 4 et 6 mois pour cette période.

Le début de la troisième année

La structure globale d'une thèse se découpe en 3 années : La première année, la deuxième année et la dernière année qui peut bien souvent durer plus de 12 mois (au-delà de la blague, ça fait toujours moins mal de dire qu'on est en dernière année qu'en quatrième année =) ). Cette dernière année commence toujours au début de la troisième année de thèse, une période qui chevauche les premiers résultats.

Normalement, en arrivant là, vous devriez être sur la route des premiers résultats et des premières expériences, avec quelques articles lancés et quelques conférences passées. Si vous n'y êtes pas, pas de panique pour autant, chaque thèse est différente (commandement numéro 1. Vous allez alors faire face à une dualité entre les débuts de la réflexion autour de la rédaction de thèse et la volonté de solidifier vos apports scientifiques. En clair, vous allez enfin prendre conscience du temps qui s'écoule sur cette thèse et comprendre que la ligne d'arrivée approche et donc que vous n'aurez probablement pas le temps de faire tout ce que vous aviez en tête, même sur une question réduite par rapport à vos ambitions et au titre de base sur lequel vous avez signé.

L'objectif de cette première moitié de troisième année est avant tout de s'organiser pour progressivement boucler vos propositions scientifiques, notamment par la rédaction de gros articles, et pourquoi pas d'un article de journal. Et tout doucement, en tâche de fond, commencer à réfléchir à l'organisation de votre thèse et de sa phase de rédaction. Cela ne signifie pas commencer à rédiger mais plutôt réfléchir au plan et essayer d'estimer ses capacités rédactionnelles pour mieux organiser son temps sur la fin de la thèse.

Le passage à la rédaction

En moyenne, la rédaction de thèse prend 6 mois et est un moment pas très agréable à vivre (voir le commandement numéro 3). Il faut donc mieux s'y préparer pour se faciliter un maximum les choses.

Dans la suite de la période précédente, il faut mieux bien définir et arrêter ses contributions scientifiques avant de se lancer dans la rédaction. Ce n'est pas toujours possible avec des expériences ou une implémentation un peu tardive et dans ce cas, vous allez vivre en parallèle la fin des résultats et le début de la rédaction. Malgré tout, lorsque vous réfléchissez à votre manuscrit de thèse, il faut avoir les idées clairs sur ce que vous voulez mettre dedans, ce que vous souhaitez raconter.

Quoi qu'il arrive, vous aurez un moment ou vous passerez entièrement à la rédaction de votre thèse, et il est tout à fait possible que vous voyiez ce moment arriver, peut-être même qu'il aura une date gravée dans le marbre avec votre encadrement quelques semaines à l'avance. Il est important de bien avoir conscience de ce moment et de bien le préparer, notamment physiquement. Cela signifie surtout beaucoup de sommeil en amont pour démarrer sa rédaction de thèse dans les meilleures conditions, notamment parce qu'on démarre généralement la rédaction par de l'état de l'art ce qui n'est pas amusant et peut même être mentalement épuisant. Et même si vous vous êtes préparés et que vous êtes en forme pour le passage à la rédaction, n'oubliez pas que la rédaction de thèse est une épreuve longue (là encore, voir le commandement numéro 3).

Une fois lancée dans votre rédaction, il arrivera un moment où vous verrez la fin de thèse venir, et peut-être même que vous aurez le temps de penser à l'après. Pour ces deux phases, retrouvez les pages dédiées à la fin ainsi qu'à l'après.

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